Le Monastère de l’Escorial est un grand ensemble architectural perché à 1028 mètres d’altitude dans la Sierra de Guadarrama. Il fut construit sous les ordres du roi Philippe II d’Espagne pour en faire sa résidence. Construit entre 1575 et 1586, le palais est considéré à la fin du 16ème siècle comme un chef d’œuvre tant pour sa superficie (33 327 m²) que pour ce qu’il représente.
Le plan du bâtiment, avec ses cours carrées disposées en échiquier, rappelle la forme d'un gril. Cette hypothèse, souvent citée, vient de ce que la basilique est dédiée à Saint Laurent, martyrisé à Rome sur un gril. L'Escorial est un bâtiment peu «espagnol». Les toits d'ardoises et les tours pointues ont été expressément imposées par Philippe II qui avait trouvé cette particularité de l'architecture flamande tout à fait à son goût.
Felipe II a voulu donner multiples fonctions à ce bâtiment : panthéon, basilique, monastère, collège, bibliothèque, appartements de la famille royale, hopital.
Palais et dépendances
Le palais de Philippe II est formé d'une série de pièces décorées avec austérité ; il a été le lieu de résidence occasionnel de ce roi. Le palais comprend plusieurs appartements autour d'une cour à peu près carrée. Il est entouré sur trois côtés par un jardin de style renaissance composé de plusieurs parterres de buis et de gazon. Sur le jardin on trouve une galerie reliant les deux appartements principaux.
A l’intérieur : la sala de espera (la chambre de l'attente), la salle des portraits, la chambre des filles du roi, principalement occupés par l'infante Isabelle-Claire-Eugénie. Cette chambre a vue sur la basilique pour pouvoir suivre les offices religieux sans se déplacer. L'appartement de Felipe II donne sur le chœur de la basilique par un oratoire. Lorsque les portes sont ouvertes, on peut voir l'intérieur de la basilique depuis la chambre. La salle du siège de voyage : Felipe II souffrait de la maladie de la goute et ne pouvait se déplacer ni en carrosse, ni à cheval. Pour parcourir les 59 km qui le séparait de Madrid, il utilisait ce siège de voyage, ce qui prenait une semaine !
Une galerie fait la jonction entre l'appartement de l'infante au nord et la partie du monastère appelée « palais des Bourbons » : c'est la salle des batailles, dont le plafond et les murs sont couverts de fresques représentant les principales batailles gagnées par les armées espagnoles.
Le Panthéon des Rois
Dans l'escalier qui conduit au Panthéon, se trouvent 2 fausses portes. Il s'agit du “pudridero”, lieu où l'on fait pourrir les corps avant de les mettre dans les cercueils. Les corps y sont recouverts de chaux et y restent 25 ans. Ils réduisent, dessèchent, ce qui permet ensuite de les mettre dans les petits cercueils de plomb. Le Panthéon des Rois est composé de 26 tombes de marbre où reposent les restes des rois des maisons d'Autriche et de Bourbon, sauf Philippe V d'Espagne, Ferdinand VI d'Espagne, Joseph Ier d'Espagne Bonaparte et Amédée Ier d'Espagne. L'organisation des corps est symétrique : à gauche, les rois et à droite, leurs épouses respectives. Le panthéon est plein et ne pourra accueillir ni Juan Carlos, ni Felipe VI et leurs épouses.
Le Panthéon des enfants, terminé en 1888, est destiné aux princes, aux infantes et aux reines qui n'ont pas été des mères de rois. La Tarta est composé de 3 niveaux. Reposent dans cette tombe tous les enfants ayant moins de 7 ans. L'écusson permet de retrouver les familles.
Les salles capitulaires servaient de salles de réunion pour les moines
La basilique : Les statues de David et Salomon flanquent l'entrée de l'église en montrant un parallélisme entre le guerrier Charles Quint et le prudent Philippe II.
La bibliothèque
Felipe II, avait été formé par les plus grands esprits de l'Espagne de son temps. On retrouve à travers cette bibliothèque sa passion pour les beaux livres, les manuscrits anciens, l'intérêt pour les sciences et la philologie. Il s'agissait aussi d'abriter les livres pieux et savants du monastère et du collège. Pour cette raison on trouve des livres interdits ou rares ailleurs. Contrairement aux autres bibliothèques, les livres, reliées en maroquin, dorés et marqués sur les trois tranches, furent placés sur les rayonnages avec le dos vers le mur, afin d'offrir à l'air la partie du papier protégée par la dorure. Elle est dotée d'une collection de plus de 45 000 volumes
La pièce principale de la bibliothèque et ressemble à une grande nef de 54 m de long, 9 m de large et 10 m de haut. La voûte du plafond est décorée de fresques représentant les sept arts libéraux.Une grande sphère armillaire témoigne aussi de l'intérêt de l'époque pour les découvertes astronomiques.
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